
Durant ma grossesse, j'ai particulièrement apprécié de lire des témoignages de mamans ayant accouché naturellement, sans péridurale. Cela m'a beaucoup aidé à mûrir mon projet et m'y préparer.
Aujourd'hui j'aimerais partager le mien!
Tout à commencé quand j'ai appris ma grossesse, j'ai alors eu la chance de rencontrer une sage femme qui m'a demandé quel était mon projet de naissance. Bêtement, je ne connaissais pas les différentes possibilités... pour moi, on accouchait forcément avec pose de péri à la maternité, puis on y restait quelques jours avant de rentrer. Et une conviction que j'avais depuis toujours, c'était que jamais je ne voudrais allaiter!
Grâce à elle, j'ai découvert mes autres choix et j'ai changé mon fusil d'épaule à tous points de vue.
Je vais donc vous raconter comment mon petit Lyam est venu au monde samedi dernier au matin! J'ai donc choisi un accouchement naturel en plateau technique convaincue qu'il n'est pas nécessaire de sur-médicaliser un acte naturel^^ (mais sans être fermée aux autres options car selon moi il vaut mieux avoir en tête que tout peut arriver, d'autant plus que c'est mon premier)
Vendredi soir à 23h, je ressens une sensation inconnue jusqu'alors mais non douloureuse. Je me dis donc qu'à 6 jours de la naissance DPA, il serait peut être temps que je boucle vraiment mes valises et je monte vérifier et fermer mes sacs. Je reviens regarder la tv avec mon homme en lui disant que si c'est ça une contraction, c'est plutôt cool. Il prends ça à la légère et moi même je n'y crois pas. Mais ça se répète et je décide chronométrer. Au départ j'ai dû en avoir 3 ou 4 espacées de 30 minutes.
Puis fin du film (tard, vers 1h du matin) je vais prendre un bain pendant que mon homme va dormir. Les sensations toujours peu douloureuses se font plus rapprochées et pèsent un peu plus à chaque fois sur mes reins. Je reste presque 1h dans l'eau en continuant à me dire que non, ça doit être un faux travail.
Je sors du bain et vais m'allonger dans la chambre d'amis en bas pour essayer de dormir, au cas où. Mais impossible, je somnole entre 2 contractions tout en chronométrant toujours, je suis au 10 minutes, parfois moins. je n'y crois toujours pas et n'ose réveiller mon conjoint.
Impossible de fermer l'oeil, je décide de me faire une tisane de framboisier, réputée pour aider à la dilatation. Mais là, debout c'est moins facile! Le rythme est anarchique, parfois 4, parfois 1 ou 2 minutes entre chaque contraction, quelques fois 10. Je les accueille debout accoudée au comptoir de ma cuisine en émettant des "aaaaaaah" et des "oooooooh", en me demandant comment mon homme fait pour ne pas m'entendre... Extérioriser avec des sons m'aide beaucoup. il est 3h30 du matin. Comme j'avais vu en cours de préparation à la naissance, j'essaie de visualiser la descente de mon bébé.
Après ma tisane, je me rallonge sur le canapé, mes sons sont plus forts, mon chrono passe à des contractions régulières toutes les 7 puis 6 minutes. Je fais des sons bien plus forts, les contractions sont douloureuses et dans les reins toujours. Mais je gère!
4h30, Chéri s'est réveillé en m'entendant. Il me demande si c'est le début du travail, je lui réponds que je ne sais pas, que je ne crois pas (j'arrivais pas à y croire). Je lui demande de prendre en charge le chrono tout en lui disant que depuis qu'il s'est levé j'ai l'impression que ça s'est calmé. Je pense toujours à une fausse alerte.
Mais il n'est pas d'accord et chrono en main me dit que les contractions se rapprochent.
5h du matin, nous décidons que nous allons attendre 6h du matin pour appeler la sage femme et je poursuis ma gestion des douleurs tout en discutant avec mon homme.
6h du matin, nous appelons la sage femme qui propose de passer. Le temps de venir, elle sera là à 7h. Les contractions doivent maintenant être toutes les 5 ou 4 minutes, je ne sais pas trop, je n'ai plus la notion du temps, plus le chrono en main. La seule chose qui me préoccupe c'est de savoir si le travail est bien enclenché et si ça agit bien sur mon col. J'attends la sage femme avec impatience.
7h du matin, Solenn arrive. Elle m'encourage, me félicite et confirme que c'est bien le début du travail. Elle m'examine, je suis dilatée a 6cm. Ouf! Je suis ravie d'entendre ces mots, je n'ai pas fait une nuit blanche pour rien. Elle me fait un monitoring, en me demandant de m'allonger. Je n'arrive pas à gérer dans cette position, j'ai la nausée. L'envie de vomir m'effraie plus que mes contractions. Je finis par me remettre debout, Solenn et mon homme se relayant pour appliquer leurs mains dans mon dos pendant les contractions que j'ai unique ment par les reins. Quel soulagement!
7h45, Solenn demande à mon conjoint de me faire couler un bain. J'en profite pour aller aux toilettes et je remarque que je perds le bouchon muqueux.
8h, je m'y glisse, c'est chaud, c'est bon... mais vraiment difficile pour moi de gérer mes contractions dans cette position. Je continue à faire mes "ooooh" mais ils sont désormais bien sonores, proportionnellement à l'intensité des contractions. Moi qui pensais que j'aurais des difficultés à lâcher prise ou que ma pudeur me perturberait, et bien pas du tout. A ce moment là, je m'en contrefiche!
8h15, Solenn m'examine à nouveau, je suis à 8-9 de dilatation. Elle me dit qu'on va se préparer pour partir à la maternité. Mon homme charge la voiture, Solenn vérifie les papiers. Je suis seule dans la salle de bain, ça devient dur et je me sens un peu abandonnée.
8h30, je sors de l'eau, m'habille rapidement, dans un état second. J'appréhende le trajet en voiture de 25 minutes. Et en effet, sur la route, j'ai l'impression que mon corps commence à vouloir pousser. Ça m'effraie. J'ai l'impression que je vais accoucher dans la voiture. Je hurle des "Aaaaaaah" en m'agrippant à la poignee du plafond. Les contractions sont longues en durée désormais! Par contre, j'ai plus de repos entre chacune, je somnole donc. Mon conjoint tente de "m'aider" en me caressait la jambe, en me parlant ou me disant que je fais du bon travail. Mais chaque fois, ça enclenche une nouvelle contraction. Je lui demande d'arrêter, ça me perturbe. Je crie toujours, je dois lui percer les tympans!
9h, arrivée à la maternité, Solenn va chercher un fauteuil pour monter en salle d'accouchement. Je continue de crier mes sons dans les couloirs, et je m'en fiche sI je croise des gens. On y est. J'arrive dans la salle qui sera la nôtre à tous les 3 pendant un moment, je me déshabille et passe une large chemise. Ça pousse dur. Et tant mieux, désormais j'ai le droit. Pendant ce temps, Solenn s'affaire, pose de cathéter, monito. Mon conjoint revient m'épauler avec ses mains sur mes reins. Des infirmières (je crois) viennent voir s'il y a besoin de quelque chose, de personnel supplémentaire. Solenn leur dit de partir, c'est un plateau technique selon notre voeu et don présonne d'autre ne doit intervenir sI ce n'est pas necessaire.
J'expérimente toutes les positions possibles, debout, accroupi, à 4 pattes, sur le côté, sur le dos, le temps paraît long. Je ne regarde pas l'heure, ça ne sert à rien, il faut juste pousser. J'ai toujours des nausées, ça n'est pas drôle du tout. Solenn me guide, m'encourage. Elle me dit qu'on voit sa tête, ses cheveux. Ça me donne de la force au début puis à un moment je perds patience, je veux qu'il sorte, je veux une césarienne (et oui, carrément, je n'ai pas demandé la péridurale, mais une césarienne tellement j'étais fatiguée de pousser). Je veux qu'on le fasse naître, je suis à bout de forces, bébé ne descend plus. Bien sûr il est bien trop tard pour une césarienne et rien ne la justifie^^ Ma sage femme plaisante et me répond que ce ne serait même pas possible, bébé est deja bien engagé. Elle propose de percer la poche des eaux, mais elle se rompt à ce moment là.
Le temps est long! Solenn se répète je trouve, "on voit sa tête, il est bientôt là". J'ai l'impression que ça fait une heure qu'il est toujours au même niveau...et qu'elle me répète cette phrase pour que je trouve la force de continuer. Je continue à pousser sans conviction mais avec toute ma volonté quand même.
A un moment, Solenn m'annonce qu'on aura peut être besoin d'aide. Quelques contractions plus tard je lui demande laquelle car je commence vraiment à penser que je n'y ariverais pas. Elle parle de ventouse. L'idée me séduit si ça peut accélérer les choses, je lui dis que je veux ça! Elle me dit non, pas encore, c'est elle qui décide.
Je change encore de position pour finalement prendre une position gynéco classique sur le dos et là, sur une poussée, je ressens une brûlure. Elle me dit qu'il arrive, et là je la crois, je le ressens! Oui, c'est bon, il est en train de naître! Ça me donne une énergie folle! Elle me demande d'arrêter de pousser. Je ne sais pas pourquoi, puis de reprendre. J'obéis, j'ai tellement hâte! Et là, il est là, elle le pose sur mon ventre! Mon bébé! Il est magnifique, c'est tellement magique. Le reste ne compte plus. Il est 11h17.
Mon bebe est tellement beau, il est calme, ne pleure pas. Solenn me laisse profiter avec mon cheri, de notre petit ange, pendant quelques minutes, avant de me demander une derniere poussee pour la delivrance du placenta. Fastoche!
Elle m'examine : verdict, je n'ai même pas eu de déchirure. Notre petit bébé se porte bien malgré un cordon autour du cou (d'où le fait que j'ai dû arrêter de pousser un instant) à la naissance.
Mon conjoint et Solenn sont partis faire les papiers nécessaires à notre sortie. Si tout se passait bien nous avions demandé à rentrer à la maison après l'accouchement.
Et donc à 15h30, je prenais le retour pour la maison.
Je n'ai donc passé que 6h30 à la maternité. Depuis, Solenn passe quotidiennement pour faire les examens (à bébé Lyam et moi-même), prodiguer des conseils pour l'allaitement, pour le premier bain, ... Bref, une experience merveilleuse qui donnera, je l'espère, l'envie à d'autres mamans d'avoir recours à un accouchement naturel!
Et pour l'anecdote, j'ai aussi décidé d'allaiter mon bébé d'amour!
